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La montée du danger

Fort de son expérience lors de la guerre de 1914-1918, qu’il vécut au plus près des combats, conscient des dangers que représentaient certaines idéologies totalitaires montantes, pourvu lui même d’un caractère affirmé au service des plus pauvres, informé de certaines situations par sa propension à côtoyer ses concitoyens au plus près, face à la guerre et à son évolution, le Chanoine François Boursier appréhendera bien vite le fond des choses.

Chanoine boursier à droite

Lorsque la guerre se déclare, la paroisse est prête à continuer à vivre. Pendant les derniers mois qui la précèdent elle a vu la montée du nazisme, oscillant entre espoir et fatalité. Notons au passage qu’on peut lire (fin 1940) dans le cahier du Conseil de l »U.C.L. (Union Cité Lafayette) quand vient l’heure de tirer le bilan de l’année écoulée : « … le miracle s’est accompli ! La Providence veillait. Jadis Dieu nous avait envoyé un Rédempteur. Il nous a donné cette fois-ci ce qu’il nous manquait, un chef : Pétain ».

Deux éléments vont cependant préparer l’abbé Boursier à son futur destin de Résistant. L’arrivée à Villeurbanne des juifs émigrés d’Allemagne et l’influence de son ami, l’abbé Cottin.

L’arrivée à Villeurbanne des Juifs émigrés

Tout d’abord l’arrivée à Villeurbanne d’une important communauté juive fuyant l’antisémitisme nazi. Les familles, persécutées par Hitler dès son arrivée au pouvoir, sont, soit expulsées, soit, si elles en avaient les moyens, décident de s’exiler. Bon nombre d’entre elles choisiront Villeurbanne. En effet les Gratte-Ciel, construits à l’origine pour accueillir les ouvriers d’un cité grandissant sous l’influence de l’ industrialisation, peinent à se remplir, les loyers étant trop élevés pour une classe ouvrière appauvrie par le grande crise des année 30. Ce sont donc les familles juives qui saisiront cette opportunité, apportant ainsi avec elles toutes leurs inquiétudes que le Chanoine ne tardera pas à découvrir à leur contact.

L’influence de l’abbé Cottin

L’abbé Cottin est né à Miribel-les-Echelles en 1886, peut-on penser que l’abbé Hippolyte Cottin et François Boursier se connaissaient ? Sans doute oui, puisque le chanoine Praz précise : « Ils renouèrent leurs relations avec la proximité de leurs paroisses ». Quoi qu’il en soit, les voici au début de la guerre, respectivement curés de Ste Thérèse pour le Père Boursier et de Cusset pour l’abbé Cottin. Tous deux ont fait la guerre de 1914-1918, guerre pendant laquelle, et cela n’est pas innocent pour la suite des choses, l’abbé Cottin deviendra ordonnance du Colonel De Gaulle. Tous deux s’inquiètent de la situation internationale, tous deux ne peuvent concevoir, après l’entrevue de Montoire, que la Maréchal Pétain, contrairement aux dires de leur évêque, Monseigneur Caillot, soit : « l’homme de la providence dans le redressement  de la patrie ». (Il est à remarquer que déjà, ils font l’objet d’une dénonciation commune qui leur vaudra une réprimande de leur supérieur).

Ces conditions, ajoutées à d’autres, feront que bien vite, l’illusion laissée par l’arrivée du Maréchal à la tête de la France, tombera. De la parole, l’abbé Boursier décidera donc de passer à l’action…

Suite : L’entrée en résistance