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Le bâtisseur

Le Contexte de l’époque

Les 28 et 29 mai 1904 François Boursier est ordonné prêtre dans un contexte politique particulièrement antireligieux.

Dès 1901 le titre III de la loi Waldeck-Rousseau soumet l’existence des congrégations à autorisation suite à leur reconstitution partielle après leur expulsion de 1880. Rome laisse la liberté aux congrégations de demander leur autorisation, malheureusement sous l’impulsion d’Émile Combes, la majorité des demandes seront refusées, seules 5 congrégations à vocation hospitalières, missionnaires et contemplatives seront tolérées. Les congrégations enseignantes seront toutes recalées.

Il en résultera le 29 avril 1903 l’expulsion « manu militari » des Chartreux pour lesquels le chanoine avait une affection toute particulière de part leur proximité. Cette expulsion jouera un rôle fondamental pour ce tout jeune prêtre. Rappelons nous que tout enfant, il aimait à se recueillir dans une petite chapelle, toute proche de la ferme de ses parents, construite par les moines. N’est-ce d’ailleurs pas là qu’est née sa vocation ?

Le 9 décembre 1905 est votée à son tour la loi dite « de séparation des Églises et de l’État ». À l’époque, la loi défendue par Aristide Briand, se voulait un compromis, entre les catholiques tenants d’une ligne dure, qui refusaient la séparation de l’Église et de l’État, et les républicains « combistes » (Émile Combes), animés d’une haine anticléricale, qui souhaitaient l’anéantissement de l’influence de l’Église.

Cette loi dans son article premier assure la liberté des cultes et de conscience sous certaines conditions édictées dans l’article 2 et met en place la laïcité toujours en vigueur de nos jours : « La République ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte.» Il en découle que l’État ne peut plus financer la construction de lieux de culte, l’État se déclarant également propriétaire de l’ensemble du patrimoine immobilier des Églises.

Au niveau national, quelques exceptions et accommodements seront ensuite trouvés, en vertu de « l’impôt du sang » versé par les catholiques pendant la guerre de 1914-1918, comme le régime concordataire d’Alsace-Moselle, mais la règle voudra que les communes, nouvellement propriétaires des locaux, puisse les louer aux Églises via des baux emphytéotiques d’une durée de 99 ans, les Églises en devenant « affectataires ».

Suite de la lecture : L’abbé Boursier dans ce contexte