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Conclusion

Faut-il d’ailleurs donner une conclusion à une œuvre qui se perpétue de nos jours et qui ne sera finie qu’avec son édification totale, telle qu’il la voulait. Nous parlons bien entendu ici de l’église-bâtiment. D’ailleurs dans son esprit l’église-bâtiment pouvait-elle être séparée de l’Église-Institution, le lieu de prière de la prière elle-même. Pour conclure ce chapitre laissons la parole à Monseigneur Lavarenne dans son discours du 17 juin 1945 lors de l’inauguration du monument à la mémoire du chanoine édifié dans l’église même : « Sa passion, puisqu’il faut que tout homme en ait une, ce sera son église. Ah ! Son église : Il veut qu’elle soit belle et attirante, et il a pour elle toutes les admirations. J’oserai dire toutes les indulgences d’un cœur de père. Il ne peut pas concevoir qu’il existe au monde une autre qui soit plus belle que la sienne. Il veut qu’elle ait des vitraux, et puis un orgue, et puis une chaire. Il veut que les chants y soient beaux : Car « chanter, c’est prier deux fois », il veut surtout qu’elle soit pleine et donc largement ouverte à tous. ».

Mieux encore , citons cette lettre envoyée par lui-même de la prison de Montluc à son Évêque, Monseigneur Caillot (griffonnée sur un bout de papier, tout courrier étant bien entendu interdit) où il parle de son église et que nous vous soumettons ici en entier, pour finir  :

« le 9 juillet 1944

Monseigneur,

C‘est un prisonnier qui adresse ces quelques mots à Votre Excellence.
Pour le moment, M. l’abbé et moi allons très bien. Les causes de notre incarcération, je les dirai plus tard, s’il n’y a pas fusillade …
J’espère que Votre Excellence a pu confier la paroisse aux Pères Maristes, qui, depuis plusieurs années, sont pour moi de précieux collaborateurs. Peut-être avez-vous songé aussi à M. L’abbé Givord … .
Ici j’ai un ministère très actif;- je prêche, je confesse tous les jours -. L’absence d’un prêtre eut été un désastre, et en prévision des jours sombres qui se préparent, j’espère que mes souffrances et ma vie, peut-être, sauveront beaucoup de vies, de prêtres particulièrement.

J’ai fait l’offrande de ma vie – pour ma paroisse, – mes séminaristes, – mes écoles, – pour l’achèvement de l’église, achèvement certain et rapide ; – pour le cher diocèse de Grenoble, et mon évêque vénéré et aimé ; – pour la France, – pour l’Église, que j’aime de toute mon âme, de toutes mes forces.

J’aurai voulu travailler encore davantage pour notre si bon Maître, que j’aime comme au jour de ma première messe.

Monseigneur, merci de votre bonté pour moi.
Bénissez-moi. Merci ».

Nous ne saurions en dire plus ….