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Villeurbanne – La Nativité – La salle de spectacle de la Sentinelle

Un peu d’histoire

Il est intéressant de situer cette paroisse dans le tissus historique et géographique de l’époque. Disons tout d’abord que si, du point de vus civil et économique Villeurbanne est résolument tournées vers Lyon, cette dernière a d’ailleurs plusieurs fois essayé de l’annexer pour ne pas dire de l’assimiler, religieusement, elle reste reliée au diocèse de Grenoble et à son entité historique et culturelle constitué d’abord par la province du Dauphiné, puis après la Révolution, par le département de l’Isère. La barrière géographique étant constituée par le Rhône.

La cité est constituée de plusieurs bourgs, d’abord agricoles, le principal, sur la colline de Cusset héberge la première église, Saint Julien de Cusset, puis les Charpennes plus porche de Lyon et enfin un dernier quartier, a vocation plus industrielle, dans la continuité géographique de Cusset, la Ferrandière, où sera construite en 1835 une deuxième église au vocable de Notre Dame de la Nativité.

Pour le petite histoire signalons que cette construction entraînera un petit conflit entre les paroissiens de deux lieux de culte. Dans les années 1830, l’église de Cusset s’avère trop petite et trop éloignée pour accueillir une population villeurbannaise grandissante. D’autre part les lieux sont en mauvais état et demandent un gros budget pour être restaurés. Le « Conseil de fabrique » décide donc de sa fermeture et de la construction d’un nouveau lieu de culte dans le nouveau quartier de la Ferrandière. Le 21 juillet 1835 est donc décidé cette construction. Alain Moreau 1 nous signale dans son ouvrage « François Boursier, un prêtre de combat » (pages 94 et 95) : « Par un arrêté du préfet de l’Isère et une ordonnance de l’évêque de Grenoble, on reconnaît la nouvelle église comme centre de la paroisse, Saint Julien est fermée parce que trop délabrée. On transfère d’une église à l’autre tous les objets mobiliers, vases sacrés, ornements, tableaux, même les cloches ce que ne peuvent supporter les habitants de Cusset, ils manifestent et obtiennent difficilement gain de cause, mais leur église ne rouvre pas avant 1862. » Notons également qu’en cette fin de XIXème siècle, le pouvoir laïc fera de ce lieu le centre de Villeurbanne en y construisant sa nouvelle mairie.

François Boursier – Un vicariat à Villeurbanne – La Sentinelle

C’est donc dans cet environnement radicalement différent de celui qu’il avait côtoyé jusque là que François Boursier débarque en 1919. La guerre a fait de lui un homme plus ouvert au contact facile. L’histoire religieuse de cette paroisse mériterait un chapitre à elle seule, mais c’est à l’action de celui que le Chanoine Dard, alors curé de la Nativité, accueille en qualité de vicaire en charge de œuvres que nous allons nous intéresser.

L’œuvre essentielle de François Boursier reste liée à la Société de la Sentinelle, association paroissiale qui englobe de multiples activités dans les différents secteurs développés par l’action sociale de l’Église : gymnastique, clique, chorale, théâtre. Redonnons la parole à Alain Moreau dans son ouvrage (page101) :  « Pour que les acteurs possèdent leur propre salle de spectacle, le Père Boursier fait construire le théâtre de la Sentinelle, toujours dans le centre de Villeurbanne de cette époque, près de la gare de l’Est, sur le terrain qui termine la propriété du pensionnat de l’immaculé Conception des sœurs de Corenc 83. (Les Sœurs de la Providence de Corenc forment une congrégation catholique féminine enseignante et hospitalière de droit diocésain puis de droit pontifical depuis 1903 fondée à Grenoble en 1823 par Claude Simon, évêque de Grenoble et sœur Sainte-Chantal Brunet. La congrégation fusionne le 27 décembre 1976 avec six autres pour former les Sœurs du Christ, elles dirigeaient à Villeurbanne l’école-pensionnat construite en 1854 conjointement au bâtiment de l’église : L’école de l’Immaculé Conception, école qui existe toujours de nos jours.

« La Sentinelle », qui est le nom donné à la salle, est inaugurée en 1923 avec la représentation de l’opéra « Joseph » de Mehul, les plans du théâtre sont dessinés par l’architecte, Monsieur Desvignes et la charpente est réalisée par M. Jacob, un camarade de la guerre de 1914-1918 de l’abbé Boursier.

Ce sont les abbés Boursier et Cléchet qui dirigent la troupe théâtrale et qui montent une « passion » renommée dont le succès se perpétuera jusqu’à la seconde guerre mondiale » 

Dans les comptes-rendus du Conseil paroissial de 1918 on fait remarquer le criant manque de prêtres malgré la présence de trois vicaires. Les chapelles liées à la Nativité ne sont plus desservies. Depuis 1922, François Boursier assurera quelques services à la Chapelle de la Cité, mais bientôt cela ne s’avérera plus suffisant…

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Suite de la lecture : Villeurbanne –La Chapelle de la Cité – L’église Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus – Les écoles