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Les années de jeunesse

François Zozime Boursier naît le 18 septembre 1878 à Saint-Laurent-du-Pont, dans une famille d’agriculteurs profondément chrétienne de la fin du XIXème siècle. Aîné des garçons d’une fratrie de dix enfants, son destin est tout trouvé pour reprendre la ferme familiale.

Ce pays Laurentinois a été façonné par les Chartreux qui y ont construit, églises, hôpitaux, industries, agriculture, etc… Jouxtant la ferme Boursier ils y ont édifié une petite chapelle où le jeune François vient se recueillir chaque soir. Ce sera là le départ du « chemin ». François obtient de son père le droit de faire ses études au petit séminaire de la Côte Saint-André puis au au Grand Séminaire de Grenoble. Un parcours finalement classique si le contexte de l’époque ne l’avait pas marqué au fer rouge de la guerre ouverte entre l’Église et l’État.

Un contexte nouveau – Les lois de séparation des Églises et de l’État

La France connaît alors un contexte anti clérical renforcé par le rôle « contre-révolutionnaire » d’une partie de l’Église.
La laïcisation a commencé en 1880 en supprimant l’obligation du repos dominical, puis en 1884 avec la légalisation du divorce. Mais c’est surtout la loi du 28 mars 1882 2, en imposant la neutralité de l’école publique et l’abandon de l’éducation religieuse par les congrégations qui marquera le plus le peuple chrétien.

« Nul ne peut être empêché d’exercer, en se conformant aux lois, le culte qu’il a choisi. Nul ne peut être forcé de contribuer aux dépenses d’un culte. La République n’en salarie aucun ». Tel est le texte que nous trouvons dans la première loi de séparation des Églises et de l’État qui apparaît dans la constitution de l’an III en 1795.

Les résistances sont vives. La loi du 1er juillet 1991 sur les associations permet de contrôler les congrégations qui, pour exister, doivent demander une autorisation. Dès 1902, Émile Combes, fort de sa victoire électorale, conduit un véritable politique anti-cléricale qui débouchera sur la loi bien connue du 9 décembre 1905 avec toutes ses conséquences jugées justes et sages par Jaurès.

Cette loi mal accueillie par l’Église fera de nombreux ecclésiastiques des prêtres contre-révolutionnaires.

Le jeune abbé Boursier ne manquera pas d’adhérer à ce mouvement, d’autant plus que le 26 mars 1903, la chambre des députés vote l’expulsion de ses chers Chartreux (338 vois contre 231) de leur monastère de la Grande Chartreuse, troupes à l’appui. C’est le 28 avril 1903, face aux protestations des habitants qui seront jusqu’à 3000 à défendre leurs moines, que deux escadrons du 4ème Dragon de Chambéry procèdent de nuit à l’expulsion de ceux qui depuis des siècles étaient les bienfaiteurs du pays laurentinois.

Ordonné les 28 et 29 mai 1904, c’est ce jeune séminariste blessé qui sera ordonné prêtre et célébrera sa première messe en l’église de Villette où il avait été baptisé tout bébé.

Suite de la lecture : Un premier vicariat – Dolomieu