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Un premier vicariat – Dolomieu

Alain Moreau dans son mémoire sur le chanoine Boursier3 nous dit : «Sur la petite carte réalisée en souvenir de ces deux événements, on peut lire une citation de Lacordaire « Le prêtre est un homme du sacrifice, par lui réconciliant chaque jour le ciel et la terre, et annonçant à toute âme les vérités primordiales de la vie, de la mort et de la résurrection », c’est à ces préceptes que le P. Boursier désire dédier sa vie et on peut souligner que le mot sacrifice a ici une certaine valeur prophétique annonçant, dès le début, innocemment la fin tragique du prêtre, comme le confirme cet extrait des Psaumes également cité « Tu es sacerdos in æternam. Prêtre pour l’éternité »  (Ps CIX). 

En 1904 il est nommé Vicaire à Dolomieu. Dans ce petit village campagnard il s’occupera des œuvres de la vie associative de la paroisse.

En 1891, Léon XIII publie une encyclique inaugurant la doctrine sociale de l’Église : Rerum Novarum. Cette encyclique condamne la « misère et la pauvreté qui pèse injustement et majoritairement sur la classe ouvrière, elle encourage le syndicalisme chrétien et le catholicisme social ».

En 1905, Pie X, bien que pape anti-libéral et anti-moderniste précisera dans une autre encyclique  « Il Fermo Propositio » les modalités du versant social de l’Église avec entre autre l’action catholique et l’apostolat des Laïcs. Nous pouvons y lire : « …cela n’exclut pas que l’on favorise et développe aussi d’autres œuvres de genre différent, d’organisation variée, mais qi visent également tel ou tel bien particulier de la société et du peuple et une nouvelle efflorescence de la civilisation chrétienne, sous divers aspects déterminés. »

Le jeune vicaire ne se le fera pas dire deux fois qui, en fonction de ses aspirations, développera de nombreuses activités ayant pour but le bien-être des paroissiens.

Ce sera d’abord la musique, une de ses passions, avec la création de la chorale paroissiale mais aussi une fanfare avec tambours et trompette, « l’ Écho Musical de Dolomieu » avec qui il animera le village et qu’il amènera à de nombreux concours.

Athlète lui même, sportif dans l’âme, aimant la jeunesse, il créera une société gymnique. Il y voit l’occasion de lui insuffler le goût de l’effort, de la discipline et de la solidarité. C’est une manière de répondre à l’interdiction d’enseigner faite aux congrégations et de rapprocher la jeunesse de l’Église. C’est le « beau temps des Patros ».

La loi de 1905 apporte à l’Église le droit de construire. Ainsi va débuter chez l’abbé Boursier la passion du « constructeur ». En 1908 il construit à Bordenoud une chapelle répondant au désir des paroissiens éloignés du village de se rendre plus facilement à la messe dominicale.

Pour reprendre un nouvelle fois les termes d’Alain Moreau : « C’est à Dolomieu que se révèlent cette ardeur, cet entrain, ce dynamisme qui forment les traits essentiels de son caractère, dominé, dans un climat de lutte anticléricale, par un souci apologétique, comme la plupart des prêtres » 4.

Suite de la lecture : Une épreuve formatrice – La guerre de 1914-1918